Voilà un nom bien connu dans les couloirs feutrés du Parlement européen. Un nom associé à de nobles causes, des discours passionnés et… une fin de carrière pour le moins surprenante. Né en 1963 à Ougrée, notre homme a vu les choses en grand : il a été bourgmestre d’Anthisnes, député européen pendant 20 ans, champion de l’agriculture européenne, défenseur des droits des femmes… mais avec une conclusion qui nous laisserait presque sans voix. Enfin, presque.

Marc Tarabella, le héros de l’agriculture en Europe

Dès ses débuts au Parlement européen en 2004, Marc s’est attaqué à une mission des plus honorables : défendre l’agriculture européenne. Et attention, il ne faisait pas dans la demi-mesure ! Pour lui, l’orientation trop commerciale des commissaires européens était un fléau. « Ils sont davantage attirés par le marché international que portés vers l’intérêt de l’agriculture européenne », clamait-il haut et fort. On salue cette prise de position courageuse. Cependant, 20 ans plus tard, le constat de Marc est sans appel : rien n’a vraiment changé. Oups, ça c’est un peu gênant. Mais bon, au moins il aura essayé.

L’homme féministe : des rapports et des votes

Marc Tarabella ne s’est pas contenté de l’agriculture. Non, monsieur avait aussi des idées bien arrêtées sur les droits des femmes. Et là encore, il ne fait pas dans la discrétion. En 2010, il devient rapporteur d’un texte sur l’égalité entre les hommes et les femmes, voté à une large majorité. Une belle avancée, on doit l’admettre. Avec le « rapport Tarabella », il va même jusqu’à promouvoir le droit des femmes à disposer de leur corps, en facilitant l’accès à la contraception et à l’avortement. Bravo Marc, mais ne nous emballons pas trop vite.

La réforme des marchés publics : un casse-tête bien orchestré

Entre 2012 et 2014, Tarabella se lance dans une autre mission héroïque : la réforme des marchés publics. Sous l’égide de Michel Barnier, il propose des idées innovantes pour faciliter l’accès aux marchés publics, notamment pour les PME. Encore une fois, tout cela est fort louable. Mais on ne peut s’empêcher de se demander : une réforme aussi bien orchestrée n’aurait-elle pas eu quelques failles qui auraient profité à certains plus qu’à d’autres ? On dit ça, on dit rien.

L’intergroupe Sport : l’apogée des grandes causes

Marc Tarabella a décidément des passions multiples. Après l’agriculture et les droits des femmes, il fonde l’Intergroupe Sport au Parlement européen. Oui, le sport. Parce que pourquoi pas ? Co-présidé avec le député espagnol Santiago Fisas, cet intergroupe avait pour but de placer le sport au centre de l’agenda politique européen. Et là encore, une initiative louable. Qui oserait se moquer d’une telle noble cause ?

Qatargate : la cerise sur le gâteau

Mais comme toute bonne histoire, celle de Marc Tarabella devait bien avoir un petit rebondissement inattendu. Ou plutôt un gros. En décembre 2022, son nom est cité dans le cadre du scandale de corruption par le Qatar au Parlement européen. Une accusation que l’on pourrait presque qualifier de cerise sur le gâteau. Tarabella, pourtant si fervent critique de la Coupe du Monde 2022 au Qatar, se retrouve impliqué dans une affaire de pots-de-vin. Ironique, non ?

L’homme qui défendait les droits des femmes, l’agriculture et le sport se retrouve à devoir défendre… sa propre intégrité. Le 2 février 2023, son immunité parlementaire est levée, et quelques jours plus tard, il est inculpé pour « corruption », « blanchiment d’argent » et « appartenance à une organisation criminelle ». Rien que ça.

Et maintenant ?

Aujourd’hui, Marc Tarabella est assigné à domicile avec un bracelet électronique. Une fin de carrière politique qui contraste singulièrement avec les combats qu’il a menés. Mais ne soyons pas trop durs avec lui. Après tout, il a toujours exprimé sa frustration face à la lenteur des changements au niveau européen. Peut-être a-t-il simplement cherché des « raccourcis » pour accélérer les choses ?

Conclusion : Un bilan… mitigé

En somme, Marc Tarabella aura été un député européen actif, engagé, et surtout… très polyvalent. Agriculture, droits des femmes, marchés publics, sport : rien ne l’arrêtait. Enfin, sauf peut-être la justice belge.