Ah, José Happart. Si la Belgique avait une cérémonie des « Oscars de la controverse », il serait le Meryl Streep des nominations. Né dans une famille modeste à Herstal, notre homme aurait pu mener une vie tranquille d’agriculteur, à compter ses vaches et vérifier la météo. Mais non, José avait d’autres ambitions. Il a décidé de troquer les champs pour les hémicycles et, en cours de route, il est devenu une légende, mais peut-être pas pour les raisons qu’il espérait.
L’affaire des Fourons : Quand on joue au ping-pong avec un bourgmestre
S’il y a bien une chose que José Happart a comprise très tôt, c’est que la politique, c’est un peu comme une partie de Monopoly : mieux vaut s’accrocher à son pion et jouer les coups d’éclat pour se faire remarquer. Son grand moment de gloire ? L’affaire des Fourons. Imaginez une petite commune paisible à la frontière linguistique belgo-flamande. Une poignée de francophones, une loi linguistique stricte, et voilà notre José élu bourgmestre en 1983. Le problème ? Il refuse de prouver qu’il parle néerlandais. Pourquoi ? Parce que c’est José. Il n’a pas besoin de prouver quoi que ce soit.
Et là, c’est le début du show : nommé, destitué, re-nommé, re-destitué… Bref, un jeu de chaises musicales où José finira par devenir une sorte de rockstar du mouvement wallon. Certains l’admirent pour sa ténacité. D’autres se demandent s’il ne prend pas un peu trop de plaisir à agacer ses voisins flamands. Mais bon, c’est du grand spectacle politique.
Californiagate : Les vacances aux frais de la princesse
Vous pensiez que ça s’arrêtait là ? Oh non. En 2009, José nous offre le fameux Californiagate. Imaginez un petit voyage tranquille aux États-Unis, onze jours de « mission d’étude » (oui, on vous voit sourire) en pleine crise économique. L’addition ? 80 000 euros, une broutille. Et pour couronner le tout, les épouses des députés sont de la partie. Après tout, quoi de mieux qu’un petit road trip en famille pour étudier le fonctionnement du Parlement américain, entre deux dégustations de vins californiens ?
Et parce que chaque bon feuilleton a besoin d’une fin dramatique, la délégation revient en Belgique en douce, par la porte réservée aux VIP, évitant les journalistes comme si ces derniers étaient atteints d’une pandémie avant l’heure. Résultat : une « sortie honteuse », comme l’a surnommée la presse, et une image publique quelque peu… disons, écornée.
La signature de la F1 : Quand l’anglais se dérobe
Mais ce n’est pas tout. José a aussi eu son moment « Allô, l’anglais ? Ici José. » Alors qu’il préside Liege Airport, il signe un contrat avec la Formule 1. Petit hic : il ne parle pas la langue de Shakespeare. Si vous pensiez que signer un contrat sans comprendre une syllabe était réservé aux grands débuts des stagiaires, détrompez-vous. José, lui, signe tout en gardant ce charme de confiance inébranlable. Certains disent que c’était osé, d’autres que c’était juste… imprudent. Mais comme d’habitude, José avance, impassible.
Les casseroles familiales : Entre agriculture et… histoire troublante
Ah, la famille. L’un des aspects les plus piquants de la biographie de José Happart, c’est son lien avec la Garde wallonne, une organisation collaborationniste de la Seconde Guerre mondiale. Bon, ça, c’était son père. Mais comme tout bon plat mijoté, l’odeur de ce passé trouble continue de planer autour de lui, même si José n’a jamais trop eu l’envie de s’expliquer. Silence radio, ou peut-être stratégie du « on verra bien si ça passe ».
Le bouquet final : Liege Airport, un dernier tour de piste
Les dernières années de la carrière de José ne sont pas en reste. En tant que président du conseil d’administration de Liege Airport, il est épinglé pour corruption. Au menu : détournements de fonds, fausses factures et autres joyeusetés politiques. Un audit a même révélé qu’il se faisait rembourser des notes de restaurant faramineuses, souvent en liquide. Entre 2017 et 2019, il a touché près de 19 000 euros en remboursements de frais de bouche, dont 17 000 en cash. Autant dire qu’il devait bien aimer les grandes tablées et les notes salées.
Le bilan : Entre héros wallon et anti-héros de la politique
José Happart, c’est un peu comme cette série télé que vous regardez avec fascination, sans savoir si vous devez l’admirer pour ses rebondissements ou juste pour la somme d’absurdités qu’elle aligne. D’un côté, il a été le champion de la cause wallonne, le défenseur des petits face aux grands, l’homme qui a sacrifié sa réputation (et bien plus) pour ses convictions. De l’autre, il incarne tout ce que la politique peut offrir de plus… divertissant, voire controversé.
Alors, oui, José Happart a marqué la politique belge. Pour le meilleur ou pour le pire ? Ça, c’est à vous de juger. Mais une chose est sûre : avec lui, on ne s’ennuie jamais.
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