Les élections communales belges de 2024 : Une victoire pour tous… ou presque

Oct 16, 2024 | Analyses, Non catégorisé

By admin

les lyciens d'ecolos

Les élections communales belges de 2024 ont une fois de plus été marquées par le phénomène classique où chaque parti politique s’autoproclame vainqueur, même lorsque la réalité est bien plus nuancée. Alors, qui sont les véritables gagnants, qui sont les perdants, et qui essayent de sauver la face ? Faisons un tour d’horizon des résultats, en analysant les dynamiques de chaque camp.

Le MR et Les Engagés : De bons résultats, mais avec prudence

Commençons par les grands gagnants autoproclamés : le MR et Les Engagés. Ces deux partis ont effectivement réussi à améliorer leurs résultats par rapport à juin 2024, ce qui, reconnaissons-le, n’était pas un défi insurmontable. Le MR est arrivé en tête à Forest et Anderlecht, prouvant que même les électeurs de ces communes, désillusionnés par le passé, ont préféré essayer quelque chose de nouveau.

De leur côté, Les Engagés ont remporté plusieurs mayorats en Wallonie. Les citoyens peuvent être soulagés de savoir que leurs nouveaux maires sont “très engagés”… du moins dans l’art de formuler de belles promesses. La véritable question reste de savoir si ces engagements seront suivis d’actions concrètes avant la fin de leur mandat. À Wavre, on assiste à de petits coups dans le dos qui font perdre la majorité au MR, puisque Les Engagés préfèrent s’allier avec Ecolo et le PS… Parce que, pourquoi pas après tout ? C’est tellement plus proche idéologiquement, n’est-ce pas ?

PS : Résistance dans les bastions traditionnels (ou la magie de l’inertie)

Le Parti Socialiste a conservé ses bastions historiques, tels que Liège, Mons, Charleroi, et La Louvière. Oui, ces mêmes villes où le temps semble s’être arrêté, et où les électeurs ont décidé que tant qu’à ne pas avoir de changement, autant garder ceux qu’ils connaissent. Malgré une gestion souvent critiquée pour son manque d’efficacité, le PS parvient à maintenir une base électorale fidèle, preuve que l’habitude est une force puissante… ou que les électeurs ont perdu foi en l’idée même d’amélioration. À Bruxelles, les socialistes ont même réussi à décrocher Schaerbeek, prouvant que la nostalgie peut l’emporter sur la rationalité. Après tout, qui a besoin de progrès quand on peut avoir plus de la même chose ? On notera quand même une bonne nouvelle : Charles Luperto n’a pas été réélu à Sambreville. Rappelons que Luperto a été condamné pour des faits de mœurs impliquant des exhibitions devant des mineurs. Il semblerait que même les électeurs les plus fidèles aient leurs limites, et c’est tant mieux.

Il est également intéressant de noter que pour la bourgmestre de Molenbeek, Catherine Moureaux, c’est une belle continuité familiale, une véritable dynastie politique, après son père Philippe Moureaux, lui aussi ancien bourgmestre. La politique chez les Moureaux, c’est de famille, comme une recette qu’on se transmet de génération en génération. Pour elle, le progrès, c’est de s’allier au PTB… ce même parti qui n’est jamais monté au pouvoir, probablement parce qu’il préfère rester dans l’opposition où il peut critiquer sans jamais se salir les mains. C’est vrai que tant qu’on n’a jamais exercé le pouvoir, on ne risque pas de faire d’erreurs, c’est confortable de jouer les donneurs de leçons sans prendre de responsabilités.

Ecolo : Une déception masquée par un discours optimiste (ou comment peindre l’échec en vert)

Pour Ecolo, les résultats sont plus complexes. Perdre trois mayorats à Bruxelles, c’est un peu comme organiser une fête d’anniversaire où personne ne vient. À Watermael-Boitsfort, le parti est passé de 12 à 8 sièges, et à Forest, la situation est similaire. Peut-être que la couleur verte commence à faner pour certains ? À Ixelles, bien qu’Ecolo soit arrivé en tête, le parti a été écarté de la majorité, un peu comme un étudiant modèle qui n’est jamais invité aux fêtes, parce que visiblement, être trop vert n’est pas assez cool. Leur discours officiel reste rassurant, mais la tendance est clairement à la baisse. Peut-être qu’il est temps pour Ecolo de sortir le grand jeu, ou au moins de se rappeler que les beaux discours sur l’écologie ne suffisent pas si personne ne les écoute. Ou alors, ils pourraient se concentrer sur un objectif plus modeste : sauver leur propre relevé de siège.

Et puis, il y a Samuel Cogolati et Marie Lecocq, ces deux jeunes visages d’Ecolo qui, à peine sortis du lycée (en tout cas, c’est l’impression qu’ils donnent), affichent une confiance déconcertante. On les voit à la télé, tout sourire, affirmant qu’ils n’ont pas perdu, alors que les chiffres leur crient l’inverse en arrière-plan. C’est un peu comme ces ados qui échouent à leur examen mais insistent que c’est le système qui est injuste, pas eux. Samuel, député fédéral depuis 2019, s’est rapidement autoproclamé expert des droits humains et de la Chine – excusez du peu. À ce rythme, il nous surprendra peut-être en conseillant sur la politique spatiale d’ici peu. Quant à Marie Lecocq, sa complice de cette aventure politique, elle n’est pas en reste. Passée par le Parlement bruxellois, elle a défendu avec passion des causes environnementales et sociales, comme si le fait de porter du vert suffisait à changer la donne. Mais malgré leurs beaux discours et leurs convictions, les urnes sont restées froides. Alors, quand ils disent qu’ils n’ont pas perdu, on se demande sérieusement s’ils parlent de politique ou de leur dernier examen de philo. Un optimisme rafraîchissant ou une naïveté insolente ? Allez savoir.

DéFI : La fin d’une ère à Schaerbeek

Bernard Clerfayt a perdu son mayorat à Schaerbeek après 25 ans de mandat, marquant ainsi la fin d’une véritable époque. Schaerbeek ressemblait presque à une monarchie avec Clerfayt comme dirigeant, jusqu’à ce qu’il soit finalement écarté. En outre, DéFI semble perdre pied dans plusieurs grandes communes bruxelloises, disparaissant même du paysage politique dans certaines d’entre elles. Cela rappelle un tour de magie où le lapin ne réapparaît jamais.

PTB : Une progression constante

Le Parti du Travail de Belgique continue de progresser, même si ce n’est pas une vague massive de succès. Leur avancée ressemble à celle d’une fourmi transportant une feuille : ce n’est pas spectaculaire, mais c’est persistant. Le PTB consolide sa position dans les quartiers où l’espoir de changement prime sur la crainte du communisme, prouvant ainsi que leur discours trouve écho auprès d’une certaine frange de la population.

En conclusion : Une victoire nuancée pour chacun

En résumé, les élections communales belges de 2024 ont offert des motifs de satisfaction pour presque tous les partis, bien que la réalité soit plus contrastée que les discours officiels ne le laissent entendre. Le MR et Les Engagés ont enregistré des gains notables, le PS reste fermement implanté dans ses bastions par pure inertie, Ecolo tente de minimiser l’ampleur de ses pertes en espérant que personne ne remarque le recul, DéFI connaît un déclin significatif, et le PTB poursuit sa progression graduelle. En fin de compte, chacun peut y trouver son compte, même si certains résultats ressemblent davantage à une “victoire différente de celle qu’on imaginait”.

Rendez-vous dans six ans pour une nouvelle édition de ces fascinantes victoires électorales.

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